La composition la plus connue de Pergolesi, son stabat Mater de 1736, devint immédiatement après sa mort une des oeuvres sacrées les plus populaires du 18ème siècle. De nombreuses copies le diffusèrent dans l'Europe entière, nombreuses furent les arrangements, entre autres de Johann Sebastian Bach (Tilge, Höchster, meine Sünden) et l'Abbé Vogler (Kurpfälzische Tonschule). L'arrangement le plus apprécié fut composé en 1800 pour la Chapelle Royale de Vienne: Antonio Salieri, Franz Xaver Süßmayr et I. X. Ritter von Seyfried ajoutèrent aux cordes les bois et les trombones, imposés par la pratique sacrée à Vienne, et élargirent la composition à deux voix des parties supérieures, à un choeur à quatre voix avec solistes obligatoires. L'oeuvre ne fut présentée aux mélomanes viennois des 18ème et 19ème siècles que sous cette forme, à la couleur sonore impressionnante. La version originale de Pergolesi ne fut connue qu'au moment de la redécouverte de la musique ancienne. De difficulté d'exécution moyenne, la version viennoise de ce chef d'oeuvre propose aux choeurs un merveilleux élargissement de leur répertoire.