Le sujet n'est pas controversé: une bonne technique de jazz ne dépend pas seulement des harmonies jazz ou des principes de créations stylistiques. Elle se fonde toujours sur l'entraînement instrumental classique. C'est dans cette perspective que les Etudes contenues dans ce cahier - même si elles sont jouées avec l'exactitude académique - sont d'un précieux secours pour acquérir la maturité dans les domaines de la résistance, de la dextérité et dans l'extension de la tessiture.

Toutefois, une formation dite académique ne doit pas systématiquement signifier un respect inconditionnel et strict des règles. Elle doit également comprendre un secteur de pratique instrumentale plus libre, relaxée et 'improvisée', ne serait-ce que pour établir un équilibre et offrir une détente. En commençant par imiter, l'étudiant pourra peu à peu se lancer dans des initiatives créatrices personnelles. Une fois acquis le sens du rythme et des intervalles, il s'agira de développer la conscience musicale - que l'on ne peut pas noter - en continuant à rythmer et à créer les lignes mélodiques et harmoniques présentées dans 'Know How' et qui servent ici de schémas.

Les gammes traditionnelles (blues, pentatoniques, séquences de notes ou d'accords) que chaque musicien doit savoir jouer dans n'importe quelle tonalité, ne sont évidemment qu'une partie du matériel d'improvisation, même si elles se placent sur une grille d'accords intéressante. Des formules structurées fixées dans la mémoire (clichés), jouables à chaque moment propice, sont les éléments clés du langage improvisé. Remaniées selon les styles et les époques, ces formules reviennent toujours (successions de doigtés, figures rythmiques, etc.) et forment la base du solo spontané, libre et expressif. Ce sont là les fondements essentiels qu'il faut acquérir pour pouvoir pratiquer une musique vivante.