Les sonates ordinaires pour violon constituent l'épine dorsale de la série de dix recueils que le violoniste italien Michel Mascitti (1663/4-1760), né dans le sud de l'Italie mais résidant en permanence à Paris à partir de 1703, a fait imprimer entre 1704 et 1738. Son opus 7 (1727) s'ouvre sur huit sonates mais se termine par quatre concertos pour cordes à six voix qui, avec un recueil de concertos pour cinq flûtes ( !) de J.B. de Boismortier publié la même année, inaugurent la fière tradition des concertos créés sur le sol français. Étonnamment, les concertos de Mascitti ont été négligés non seulement par les éditeurs et les interprètes, mais aussi par les commentateurs. Les deux premiers concertos, en particulier, font preuve d'une grande valeur musicale dans un idiome original qui combine les influences italiennes et françaises d'une manière très personnelle. En outre, leurs éléments italiens juxtaposent des caractéristiques familières des concertos de Corelli, le professeur réputé de Mascitti, à celles que l'on associe plus habituellement à Vivaldi. Les deux concertos sont chargés d'émotion, mais jamais au détriment du raffinement et de l'attention aux détails qui sont la marque de fabrique de Mascitti.